Toujours en noir et blanc, dans une atmosphère de fin du monde, Woojung Hoh raconte ses histoires kafkaïennes où l’esthétique de la bande-dessinée se mêle à l’influence de la science-fiction et du film « catastrophe ». Expression d’un sentiment vaporeux ou scène à l’intrigue ambiguë, dessins et peintures se développent autour d’une parole impossible, réduite « au silence et au vide ».
Souvent inspirés par les actualités coréennes, les tableaux montrent des personnages pris dans une situation violente ou périlleuse qu’ils ne peuvent dénouer. Là-dedans, les bulles, lettres et autres motifs jouent à cache-cache, orientent autant qu’ils égarent, tordent le sens en superposant les couches narratives. L’absurde et la dérision collent à ces héros ambivalents désarmés face aux nuages de fumée et autres bonshommes du KKK. Tous semblent n’être que des jouets aux mains de puissances obscures et invisibles : celles du Pouvoir. Le pouvoir qui met en œuvre cette violence, qui ment, conspire et censure.
Non seulement il y a impossibilité de communiquer entre les êtres anonymes, dont les bulles de pensées individuelles s’entrechoquent et dévorent l’espace commun de leur parole vidée, mais pire encore : au-dessus, on veille à ce que rien ne soit dit.
Hoh parle de la « perte du rapport à l’autre » dans la perte de l’identité, et se sent comme le spectateur de son tableau assis sur un canapé, regardant l’appel au secours du train qui va dérailler comme on regarde un écran de cinéma.
Lorraine Delgado, mars 2014
Souvent inspirés par les actualités coréennes, les tableaux montrent des personnages pris dans une situation violente ou périlleuse qu’ils ne peuvent dénouer. Là-dedans, les bulles, lettres et autres motifs jouent à cache-cache, orientent autant qu’ils égarent, tordent le sens en superposant les couches narratives. L’absurde et la dérision collent à ces héros ambivalents désarmés face aux nuages de fumée et autres bonshommes du KKK. Tous semblent n’être que des jouets aux mains de puissances obscures et invisibles : celles du Pouvoir. Le pouvoir qui met en œuvre cette violence, qui ment, conspire et censure.
Non seulement il y a impossibilité de communiquer entre les êtres anonymes, dont les bulles de pensées individuelles s’entrechoquent et dévorent l’espace commun de leur parole vidée, mais pire encore : au-dessus, on veille à ce que rien ne soit dit.
Hoh parle de la « perte du rapport à l’autre » dans la perte de l’identité, et se sent comme le spectateur de son tableau assis sur un canapé, regardant l’appel au secours du train qui va dérailler comme on regarde un écran de cinéma.
Lorraine Delgado, mars 2014