Travaux Publics
L'exposition Travaux publics se veut le reflet d'une série d’observations critiques sur le public que nous proposent à voir aujourd'hui Woojung Hoh et Yeojin Kim, deux jeunes artistes coréens. En langage plastique propre à chacun, ils déploient des expérimentations sensuelles à la manière de Travaux Publics par Yuichi Yokoyama, l’œuvre de type manga à laquelle la présente exposition emprunte le titre et la problématique centrale en y faisant écho. L’artiste japonais mettait en scène l’expression visuelle d’une tendance typique de notre monde actuel en s'inspirant de la vie quotidienne et des traits particuliers de l’individu : la banalisation puis l’effacement des qualités personnelles, la répétition sans différence.
Woojung Hoh s’interroge sur la réification imposée par ce processus de banalisation, et ce, à travers un travail de cycles et de variations. C’est précisément par le collage qu'il articule ses observations : la composition, la juxtaposition et la discordance des parties dessinées ainsi collées ensemble lui permettent d’élargir et de développer l’image, puis de réveiller les sens. Les phylactères, l’un des éléments essentiels de ses créations (Monopoly), s’employant tantôt comme un télescope, tantôt comme un microscope, permettent d’observer le monde qui entoure le monde déjà connu, et vice versa. Quoique vides et monotones, ils sont bruyants de différentes voix : ils s’élèvent et composent ensuite une entité massive privée de tout caractère. Parole sans sonorité. Nos pensées et nos langages ne sont-ils pas parfois soumis à l’opinion publique, cette ombre blanche quasi fantomale?
Travaux publics, cette fois-ci, préparent un champ de la communication signalétique en vue de l’élargissement du sens du public. À travers ses installations, Yeojin Kim vise à ébranler notre indifférence, voire inertie, vis-à-vis de la grande masse nommé public. Son travail consisterait à cet égard en la découverte d’une singularité dans cette masse, rendue visible par la reproduction des structures et des environnements qui semblent dénués de toute intervention de l’individu. Le public est d’après la plasticienne un mot pluriel : il s’agit d’une mixité tumultueuse dans laquelle se trouvent emmêlés différents êtres. Peut-on trouver une valeur certaine dans une incertitude si écrasante ? Peut-être sommes-nous obligés seulement de retrouver la figure réfléchie dans une répétition infinie d’incertitude (Cognitive Moment). Comme le disait le philosophe, la répétition est toujours la répétition des différences.
Hyunwoo Kim, décembre 2016
L'exposition Travaux publics se veut le reflet d'une série d’observations critiques sur le public que nous proposent à voir aujourd'hui Woojung Hoh et Yeojin Kim, deux jeunes artistes coréens. En langage plastique propre à chacun, ils déploient des expérimentations sensuelles à la manière de Travaux Publics par Yuichi Yokoyama, l’œuvre de type manga à laquelle la présente exposition emprunte le titre et la problématique centrale en y faisant écho. L’artiste japonais mettait en scène l’expression visuelle d’une tendance typique de notre monde actuel en s'inspirant de la vie quotidienne et des traits particuliers de l’individu : la banalisation puis l’effacement des qualités personnelles, la répétition sans différence.
Woojung Hoh s’interroge sur la réification imposée par ce processus de banalisation, et ce, à travers un travail de cycles et de variations. C’est précisément par le collage qu'il articule ses observations : la composition, la juxtaposition et la discordance des parties dessinées ainsi collées ensemble lui permettent d’élargir et de développer l’image, puis de réveiller les sens. Les phylactères, l’un des éléments essentiels de ses créations (Monopoly), s’employant tantôt comme un télescope, tantôt comme un microscope, permettent d’observer le monde qui entoure le monde déjà connu, et vice versa. Quoique vides et monotones, ils sont bruyants de différentes voix : ils s’élèvent et composent ensuite une entité massive privée de tout caractère. Parole sans sonorité. Nos pensées et nos langages ne sont-ils pas parfois soumis à l’opinion publique, cette ombre blanche quasi fantomale?
Travaux publics, cette fois-ci, préparent un champ de la communication signalétique en vue de l’élargissement du sens du public. À travers ses installations, Yeojin Kim vise à ébranler notre indifférence, voire inertie, vis-à-vis de la grande masse nommé public. Son travail consisterait à cet égard en la découverte d’une singularité dans cette masse, rendue visible par la reproduction des structures et des environnements qui semblent dénués de toute intervention de l’individu. Le public est d’après la plasticienne un mot pluriel : il s’agit d’une mixité tumultueuse dans laquelle se trouvent emmêlés différents êtres. Peut-on trouver une valeur certaine dans une incertitude si écrasante ? Peut-être sommes-nous obligés seulement de retrouver la figure réfléchie dans une répétition infinie d’incertitude (Cognitive Moment). Comme le disait le philosophe, la répétition est toujours la répétition des différences.
Hyunwoo Kim, décembre 2016