Hoh Woojung a commencé par peindre des scènes et des personnages marqués par l’univers enfantin des dessins animés et autres mangas, avant d”explorer plus avant cet univers graphique au feutre sur papier. Si l’on retrouve alors des figures à la Walt Disney, la tonalité néanmoins change et pas seulement parce qu’il n’emploie que le noir : ce sont des images de foules massées dans les wagons ou les escaliers du métro, des images de défilés militaires ou encore de cadavres jonchant le sol.
L’idée de dissolution de l’individualité dans le groupe se trouve renforcée par la similitude des costumes et l’absence de visages, tous remplacés par des phylactères réguliers et vides : l’effet en est double qui suggère un brouhaha silencieux, un déficit complet de communication dans la promiscuité forcée, mais évoque aussi des boules lumineuses ou des formations nuageuses, conférant une dimension fantastique ou onirique à ces scènes au demeurant banales.
Il était logique que Hoh Woojung s’intéressât au langage, au son et qu’il mêlât les mots au images, dans une tradition qui va des tableaux de René Magritte aux imaginations dystopiques de Gilles Barbier. Les titres, comme des didascalies, indiquent comment se lisent les dessins, «en hurlant», «en s’esclaffant», tandis que le sens des inscriptions échappe au lecteur francophone qui ne voit dans les caractères coréens que des formes où la récurrence du cercle et de l’ovale fait écho à celles qui composent l’image. Dans cet ensemble, l’imaginaire est cosmique ou météorologique : panaches de fumée moutonneux qui évoquent autant des formations végétales (choux-fleurs) ou minérales (dépôts de calcaires dans les grottes) que des viscères et les méandres du cerveau ; astéroïde que fait explorer un puissant rayon et dont les craquelures et béances peuvent finir par suggérer des organes vitaux.
Après ce passage par le dessin, Hoh Woojung est aujourd’hui revenu à la peinture, dans un style nourri de ces diverses expériences graphiques.
Guitemie Maldonado, janvier 2013
L’idée de dissolution de l’individualité dans le groupe se trouve renforcée par la similitude des costumes et l’absence de visages, tous remplacés par des phylactères réguliers et vides : l’effet en est double qui suggère un brouhaha silencieux, un déficit complet de communication dans la promiscuité forcée, mais évoque aussi des boules lumineuses ou des formations nuageuses, conférant une dimension fantastique ou onirique à ces scènes au demeurant banales.
Il était logique que Hoh Woojung s’intéressât au langage, au son et qu’il mêlât les mots au images, dans une tradition qui va des tableaux de René Magritte aux imaginations dystopiques de Gilles Barbier. Les titres, comme des didascalies, indiquent comment se lisent les dessins, «en hurlant», «en s’esclaffant», tandis que le sens des inscriptions échappe au lecteur francophone qui ne voit dans les caractères coréens que des formes où la récurrence du cercle et de l’ovale fait écho à celles qui composent l’image. Dans cet ensemble, l’imaginaire est cosmique ou météorologique : panaches de fumée moutonneux qui évoquent autant des formations végétales (choux-fleurs) ou minérales (dépôts de calcaires dans les grottes) que des viscères et les méandres du cerveau ; astéroïde que fait explorer un puissant rayon et dont les craquelures et béances peuvent finir par suggérer des organes vitaux.
Après ce passage par le dessin, Hoh Woojung est aujourd’hui revenu à la peinture, dans un style nourri de ces diverses expériences graphiques.
Guitemie Maldonado, janvier 2013